Une invitation à révolutionner l’organisation financière de vos projets collectifs

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Fin 2021 je témoigne par visio auprès de mon réseau proche de deux années d’un parcours dans l’économie des communs sur la métropole lilloise pour vous inviter à questionner l’organisation financière de vos projets collectifs. Pourquoi innover sur son organisation financière et collective, comment se développe l’économie des communs sur la métropole de Lille et comment cela fonctionne pour l’entrepreneur que je suis ? Pourquoi faire évoluer la façon dont un collectif s’organise financièrement ?

Nous sommes nombreux à chercher comment créer des dynamiques de collaboration tout en prenant soin de la liberté de chacun d’y contribuer. Cette liberté s’acquiert notamment grâce à une reconnaissance financière de ses contributions dans une communauté, que ce soit une équipe ou un réseau.

J’explore ce sujet depuis près de 10 ans avec une posture d’entrepreneur. En arrivant dans le nord de la France j’ai trouvé un territoire très inspirant. À Opteos, les entrepreneurs sont invités à mettre leur talent au service de projets ou de tâches nécessaires au fonctionnement de la coopérative. Ils sont ainsi rémunérés tout en travaillant leur réseau et le développement de leur activité. Benoît DE HAAS a animé un atelier à pour inviter les entrepreneurs à s’impliquer dans les projets ouverts à la contribution. Mon témoignage repose en grande partie sur le diaporama qu’il avait créé à l’occasion.

Des contributeurs-trices rétribué-es par différentes sources de financement

Le schéma des flux financiers présentés dans cette vidéo a éveillé ma curiosité.

De nombreuses personnes contribuent librement au développement d’un commun à partir de différentes sources de financement, en commençant par les réseaux ou acteurs qui utilisent ce commun.

Un commun est une ressource développée par une communauté selon une gouvernance qui lui est propre.

Quelle est la formule magique de ce mode de fonctionnement autour de communs et permettant de générer une économie dans laquelle je m’y retrouve ?

Un écosystème riche sur la métropole lilloise soutient les dynamiques de collaboration

La dynamique de collaboration à laquelle je participe repose sur un écosystème riche qui s’est mis petit à petit en place où chaque élément joue un rôle :

  • Des acteurs qui développent des activités économiques : indépendants, KPA-Cité, la compagnie des tiers lieux, POP ou C Commune une idée
  • Des laboratoires notamment autour de l’association Anis. Ces laboratoires font avancer le corpus théorique sur l’économie des communs et s’appuient sur les acteurs économiques pour mener de premières expérimentations
  • Des coopératives qui offrent un cadre administratif et financier à une partie des acteurs économiques pour porter les activités. Opteos est un exemple où certains des entrepreneurs qu’elle accompagne participent au sein des différents acteurs économiques
  • Des lieux permettent à l’ensemble des personnes de se croiser et nouer des relations de travail, d’amitié, de confiance.
  • Des événements pour se rassembler et créer d’autres opportunités de fertilisation.
  • Des outils et projets ouverts et partagés à développer ensemble. Ils sont utilisés et développés par les différents acteurs, laboratoires ou coopératives
  • Des partenaires / compagnons qui, en travaillant avec les différents éléments de l’écosystème, permettent de soutenir la dynamique.

Pour ma part le premier point d’entrée a été les Roumics en 2014 (un événement) puis l’espace de coworking de la coopérative Baraka (un lieu) en 2019. J’y ai rencontré des personnes naviguant dans l’écosystème. Petit à petit, j’ai rejoint grâce à elles une coopérative (Opteos), un des acteurs économiques (KPA-Cité) puis un projet soutenu par un laboratoire (Loot au sein de l’Anis).

Économiquement comment cela fonctionne ?

Des projets et des communs ont besoin de contribution pour réaliser des tâches et mener des missions. Des volontaires choisissent leur façon de travailler dessus :

  • Soit par la contribution libre : la personne est rétribuée généralement au temps passé ou à la valeur qu’elle donne à sa contribution
  • Soit par la prestation : la personne est rétribuée via un montant décidé à l’avance

Des budgets sont constitués grâce à des structures porteuses mais aussi grâce à des projets ayant besoin de communs. Ces projets permettent la mobilisation de financeurs.

Dans la vidéo suivante je vous partage mes propres expériences et quelques clides du diaporama de Benoit. Voici quelques éléments clés à y découvrir :

  • Le fonctionnement en budget contributif permet de faire plus facilement appel aux bonnes personnes pour réaliser une mission/tâche à un instant t. Ce cadre mouvant est en même temps perturbant.
  • Le projet est plus durable car les énergies contributrices sont soutenues dans la durée par une rétribution.
  • Le cobudget : un mode de décision pour allouer des parties d’un budget à des actions spécifiques
  • Une équipe de coordination rend visible les tâches/missions prioritaires pour mobiliser les contributeurs mais aussi pour assurer le suivi du budget.
  • Différents rôles possibles dans la contribution : soucieux-cieuse, contributeur-trice, sympathisant-e
  • La déclaration de sa contribution : un acte nécessaire dont les modalités sont variables en fonction du budget.
  • La coresponsabilité entre montant demandé pour une rétribution et la régulation à posteriori par le collectif des contributeurs-trices
  • La liberté déconcertante que j’ai découverte dans ces projets : la confiance ne s’acquiert pas, elle est donnée et il est de mon devoir d’en prendre soin. C’est un levier très fort pour son développement personnel et sa capacité à collaborer.
  • Un mode de fonctionnement qui amène à une hyper-collaboration.
  • Quelles difficultés pour fonctionner à 100% comme un-e contributeur-trice ?

J’espère que ce témoignage vous a permis de découvrir la richesse de ce tissu économique sur la MEL mais aussi qu’il va vous donner des idées pour innover dans vos modes de fonctionnement. Le wiki de Movilab, notamment la page sur la Coremuneration, est un bon point de départ. Je reviendrais dans d’autres articles pour explorer cela 😀

L’ensemble des vidéos sont sous forme de playlist sur Youtube : Témoignage de mes premiers pas dans une économie des communs vivante, ouverte et accueillante dans les Hauts de France


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Catégories : Chemin de vie, Entrepreneuriat solidaire

2 Commentaires

  1. Merci Laurent pour ce superbe article sur un sujet qui me passionne.
    Depuis que j’ai découvert ce mode de fonctionnement au sein d’Optéos, j’en parle dans tous les collectifs auxquels je participe car je pense que c’est une solution pour valoriser les contributions et stimuler l’engagement.

    • Avatar photo
      Laurent Chedanne

      3 mars 2022 — 10 h 07 min

      Je pense aussi que partout où nous passons dans les collectifs nous avons un peu ce rôle de promotion / déploiement afin de changer petit à petit les cultures. J’apprécie aussi ton retour !

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